Treichville en Mutation : Le Quartier Yobou Lambert se Rêve en Perle d’Eburnie
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Le visage d’Abidjan s’apprête à changer en profondeur. À Treichville, le quartier Yobou-Lambert, connu sous le nom populaire de "Biafra", amorce un tournant historique avec un vaste projet de réhabilitation baptisé "La Perle d’Éburnie". Ce projet, d’une ampleur inédite, marque le début d’une mutation urbaine majeure portée par une alliance stratégique entre l’État ivoirien, la mairie de Treichville, le District autonome d’Abidjan et la société privée DELFE
Une alliance public-privé pour réinventer Yobou-Lambert
Le 15 mai 2025, dans le cadre prestigieux du Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, une cérémonie officielle a scellé cette ambition. En présence de M. Bruno Nabagné Koné , Ministre de la Construction, du Logement et de l'Urbanisme, M. François Albert Amichia , Ministre-Maire de Treichville, Mme Nassalatou Diaby, 3e Vice-Gouverneur représentant le Ministre-Gouverneur du District d'Abidjan, Cissé Ibrahim Bacongo, Dr Edouard Mensah, représentant les copropriétaires du quartier et M. Danny El Feghaly, Directeur général de la société DELFE.
Un protocole d’accord a été signé, engageant les parties à transformer ce quartier enclavé en un centre urbain dynamique, moderne et inclusif.

Un territoire à fort potentiel en quête de valorisation
Yobou-Lambert, situé au cœur même de Treichville, bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle. Avancé sur la lagune Ébrié, il s’étend sur près de vingt-quatre hectares entourés d’eau. Jusqu’à présent, ce potentiel restait sous-exploité. L’urbanisation désordonnée, le manque d’infrastructures modernes et la pression foncière avaient figé son développement. Mais avec "La Perle d’Éburnie", le site deviendra un quartier pilote pour une nouvelle génération de villes africaines.
Le projet se distingue par son envergure. Il prévoit la construction d’un million de mètres carrés bâtis, comprenant des résidences modernes, des hôtels, des espaces de coworking, une tour de cinquante étages dédiée aux bureaux, ainsi qu’un centre commercial.
De plus, ce projet comprendra également un centre de recherche en Écologie et environnement, cité des sciences et centre de recherche en Art et Histoire, et un musée de cultures africaines
Il ne s’agit pas simplement de bâtir, mais de penser un nouveau mode de vie urbain, axé sur l’innovation, le confort, la mixité sociale et la durabilité.

Une ville intelligente et écologique
L’objectif est de créer un écosystème urbain intelligent et résilient. Le projet prévoit l’utilisation de technologies de gestion urbaine avancées telles que les systèmes BMS (Building Management System) et CMS (City Management System), garantissant un pilotage numérique efficace de l’énergie, de l’eau, de la sécurité et de la mobilité. En misant sur les énergies renouvelables et des matériaux de construction respectueux de l’environnement, le quartier incarnera l’ambition ivoirienne d’un développement urbain durable et tourné vers l’avenir.
Réhabilitation inclusive et respect des populations
Mais l’innovation ne s’arrête pas à l’architecture. Le projet se veut profondément inclusif. Contrairement aux opérations de rénovation qui aboutissent souvent à l’expulsion des habitants, ici, l’approche est participative. Le Ministre Bruno Koné l’a souligné avec fermeté : cette initiative n’est pas une opération d’exclusion, mais une revalorisation. Les acteurs locaux, propriétaires fonciers, associations, jeunes, femmes, chefferies traditionnelles seront pleinement impliqués dans le processus de transformation.
Extension stratégique : vers une meilleure connectivité urbaine
Ce projet se poursuivra d'une extension, grâce à un grand parking et une plateforme technique sur la lagune, donnant une nouvelle ampleur au chantier. Elle permettra de connecter le quartier à d’autres zones stratégiques, notamment Marcory, en fluidifiant les accès routiers et en augmentant les entrées et sorties possibles.
Un pont stratégique reliant le quartier au boulevard d’Achalme Marcory
Quatre entrées et sorties contre deux initialement
Une optimisation de la fluidité urbaine et des connexions intercommunales
Cette ouverture renforcera l’attractivité économique du quartier et facilitera l’intégration au tissu urbain existant.
Un investissement colossal pour un horizon à long terme
Le calendrier prévoit une durée totale de réalisation de dix à quinze ans, avec une première phase de quatre à cinq ans. Le budget estimé se situe entre 2,5 et 3 milliards d’euros, mobilisés par des financements privés, avec le soutien d’institutions financières internationales et d’investisseurs stratégiques.
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